Bien dans son assiette
On rêve que son enfant mange sain et équilibré. Dans la réalité, on est souvent dépassée.
5 questions-clés pour déculpabiliser avec Laurence Margot, diététicienne diplômée.
Tiré de www.femina.ch
1. Comment savoir s’il a assez mangé?
Dès sa naissance, l’enfant est programmé pour savoir s’arrêter de manger. Le problème, c’est qu’à vouloir à tout prix contrôler au mieux son alimentation, on tombe dans l’excès de zèle. S’il est trop fluet, on s’inquiète, s’il est trop dodu, on s’alerte. Si on l’a gavé ou au contraire limité, on peut, par exemple, lui demander s’il sent que son petit ventre est plein ou pas pour qu’il renoue avec le sentiment de satiété.
Le conseil: Faire confiance à son enfant, en respectant ses mimiques, ses gestes ou ses mots s’il repousse son assiette, même s’il a picoré. Idem s’il réclame un deuxième service tout en privilégiant les légumes.
2. Que faire s’il réclame à manger avant le repas?
Si trente minutes avant de passer à table, il vous dit qu’il a faim, la tentation, c’est de lui donner un minisandwich pour le calmer. Le risque, c’est qu’il n’ait plus faim face à son assiette. Sans pour autant le frustrer, on lui explique qu’il aura à manger à table avec le reste de la famille et qu’il peut patienter un peu.
Le conseil: On établit une sorte de ligne à laquelle se tenir, un «contrat» familial. Pour les petits creux, on peut par exemple laisser pommes, carottes, pain et eau en libre accès.
3. Comment cuisiner des repas équilibrés?
On voudrait faire bien, mais on n’y arrive pas tous les jours. Quand on arrive fatiguée à la maison après une journée de travail et après avoir récupéré les enfants, on n’a pas forcement l’énergie de mitonner un repas équilibré pendant une heure. Alors on cuisine des pâtes vite fait. Les pâtes au fromage avec une salade ne sont pas mauvaises, mais tous les jours, c’est lassant.
Le conseil: Le dimanche, on se fait des menus pour la semaine, avec la liste des courses qui va avec. Quand on cuisine certains plats, on en fait un peu plus pour le réchauffer le lendemain, c’est pratique.
4. Et s’il ne veut pas finir son assiette?
On respire, ce n’est pas un drame. Mais, s’il boude devant ses épinards systématiquement, on ne baisse pas les bras, car ça ne passera pas tout seul. En espaçant la ruse, on lui en présente au moins à quinze reprises une petite quantité, pour continuer à le familiariser avec cet aliment. C’est important pour sa socialisation qu’il apprenne à prendre plaisir à manger en compagnie un large éventail d’aliments.
Le conseil: On prend le temps (quand c’est compatible avec le planning…) de cuisiner avec son enfant pour qu’il découvre les aliments. Les frites se font avec des patates entières? Incroyable!
5. Que lui donner au goûter?
Ce n’est ni la maîtresse ni les copains de classe qui doivent déterminer ce qu’on donne pour le goûter de son enfant. Bien sûr, les Kinder ou autres biscuits pocket sont pratiques à glisser vite fait dans le sac d’école le matin quand on est en retard, mais nutritionnellement parlant, ce n’est pas le top. L’avantage quand son enfant sort sa pomme ou son Darvida, c’est que ses petits copains ne vont pas les lui piquer!
Le conseil: L’important, c’est de suivre sa ligne. Et de garder en mémoire que les dix-heures et le goûter sont faits juste pour compléter un manque ou tenir jusqu’au prochain repas.
En savoir plus
Dans les Espaces Prévention du canton de Vaud, des ateliers Tutti Frutti autour de l’alimentation et du mouvement débuteront le 26 octobre. Avec possibilité d’intégrer les groupes tout au long de l’année.
Le but: donner la parole aux enfants de 2 à 6 ans et à leurs parents, le tout coordonné par des
diététiciennes des Espaces Prévention.
Prix de la séance: 5 Sfr.
Infos et inscriptions sur http://www.espace-prevention.ch/.
Ces ateliers se font dans le cadre du programme cantonal «Ça marche!», fruit d’une collaboration entre le Département de la santé et de l’action sociale et le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, soutenu par le canton et Promotion Santé Suisse.
A Genève, la filière nutrition et diététique de la Haute Ecole de santé de Genève lance «Croque & bouge»,
un projet de prévention de l’excès de poids pour les jeunes enfants de 3 à 4 ans.
Le but? Prévenir le surpoids chez les enfants qui font partie de famille à risque d’excès de poids. Ces ateliers débuteront fin octobre en phase pilote.
Renseignements par e-mail: croque-bouge.heds@hesge.ch ou par téléphone: 022 388 35 47.
Ce programme s’inscrit dans le cadre de «Marchez et mangez malin!», un programme du plan cantonal de promotion de la santé et de prévention coordonné par le Département de l’économie et de la santé et soutenu par Promotion Santé Suisse.
Un livre utile
«Comment goûtons-nous?», Françoise Léon, Coll. Les Petites Pommes du Savoir, Ed. Le Pommier. En moins de 60 pages, l’auteur, spécialiste du comportement alimentaire de l’enfant et de l’adolescent, décode le mécanisme de l’alimentation. De comment on perçoit les saveurs au développement du plaisir alimentaire en passant par le goût lié à la vie intra-utérine.
20% des enfants en Suisse souffrent d’un excès de poids, dont 8% d’obésité