Autorité, mode d'emploi

«Arrête de sauter sur le canapé, sinon je te punis»… Marre de passer votre temps à menacer votre enfant? Claude Halmos, spécialiste de l’enfance formée par Françoise Dolto, livre quelques solutions dans son dernier livre L’Autorité expliquée aux Parents.

 

Il n’y a pas d’éducation sans règles. Et, selon Claude Halmos, il ne devrait jamais y avoir transgression sans sanction. Comment choisir la «bonne» punition? La psychanalyste française s’est toujours refusée à donner une liste des bonnes ou des mauvaises, car, dit-elle «on ne doit pas généraliser». Peu importe celle que le parent adopte (privation de TV, de jeux, aller dans sa chambre, etc.), elle doit seulement respecter trois principes.

1) Règle transgressée = punition

Le principe La vie quotidienne doit être balisée par des règles et des limites claires. C’est seulement ainsi que la sanction prend son sens. Si une règle essentielle n’a pas été clairement explicitée, il faut prendre le temps de le faire, et au cas où l’enfant récidive, punir absolument.
Le cas Votre petit hurle et se roule par terre dans un magasin.
Comment réagir Si vous lui aviez déjà expliqué que la condition pour vous accompagner en courses était qu’il se tienne tranquille, alors punissez-le! S’il agit ainsi pour la première fois, rappelez-le simplement à l’ordre. Puis expliquez-lui la nouvelle règle.

2) Punition pas = violence

Le principe On parle ici à la fois de violence physique et de violence psychique: des menaces terribles peuvent traumatiser un enfant car, pour lui, tout ce que l’adulte dit est vrai.
Le cas Votre enfant de 5 ans ne veut pas finir son assiette.
Comment réagir Ne l’y obligez pas. L’ingestion forcée d’aliments est violente pour n’importe qui. Ne lui dites pas non plus qu’un méchant ogre va venir le chercher s’il ne mange pas tout. La prochaine fois, proposez-lui de se servir seul. Si alors, il prend des épinards qu’il ne mange pas, mais qu’ensuite il se sert de fromage qu’il refuse d’avaler, une punition sera justifiée.

3) La punition pas = humiliation

Le principe Il faut que l’enfant comprenne que c’est son acte qui est «mauvais» mais que lui, en tant que personne, ne l’est pas. Les paroles blessantes qui accompagnent une punition peuvent porter atteinte à l’image que l’enfant a de lui, ce qui est très mauvais pour la construction de son estime de soi.
Le cas Votre fiston de 4 ans tape un petit copain.
Comment réagir Ne lui dites pas: «Tu es un méchant garçon.» Dites-lui plutôt: «Frapper est mal et c’est interdit. Ce n’est pas toi qui est mauvais, c’est ce que tu viens de faire.»

Et la fessée, alors?

Pour Claude Halmos, élever la fessée au rang de maltraitance – et donc dramatiser cet acte – a pour conséquence de culpabiliser les parents, alors que «celui qui a recours à la fessée quand il est dépassé, ne doit pas être considéré comme un parent maltraitant». La psychanalyste ne se dit ni pour ni contre le geste de la fessée, car prendre position revient «à donner ou refuser une autorisation aux parents».

Par Nathalie Aguilar-Praz, www.femina.ch



17/03/2008
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