Quand l’ado veut un natel
En l’absence de recul et d’études vraiment probantes sur le sujet, nombre de pays dont la Suisse optent pour le principe de précaution. En règle générale, les médecins sont pour l’interdiction totale du natel pour les moins de 6 ans. Avant, 12 ans, son utilisation est fortement déconseillée, ou alors réservée à des périodes d’utilisation très courtes. Les cerveaux en développement sont susceptibles d’être plus sensibles aux effets des ondes magnétiques. Autre cause, la vigilance des jeunes adolescents en train de téléphoner en milieu urbain est diminuée et peut les exposer à des accidents.
Est-ce obligatoire?Utilité, maturité, consommation, dangers: c’est aux parents d’établir leur ligne de conduite pour la gestion du téléphone portable. Pour Patricia Maillet, directrice de l’association Jeunesse Parents Conseils*: «Le natel est trop entré dans les mœurs pour qu’il soit remis en cause, en dehors des méfaits qu’il peut occasionner. Tout est question aussi de la place donnée par les parents à leur propre téléphone: purement fonctionnel, jeux, pour un oui ou pour un non.»
A quels moments?A l’école, la plupart des établissements scolaires n’interdisent pas le natel, car il fait partie de la sphère privée de l’élève. Mais les règlements précisent en général que son utilisation ne doit pas nuire au bon déroulement des classes. Il ne doit donc être ni visible ni audible sous peine de confiscation provisoire immédiate. On opte pour un téléphone réservé aux sorties, pour joindre l’ado en cas de contre-temps.
Quel type d’appareil?A chaque enfant, son natel. Selon Patricia Maillet, «c’est en fonction de la capacité de l’enfant à comprendre les fonctionnalités. Pour cette raison, c’est bien de le choisir avec lui et voir comment il se comporte avec». Un téléphone assez simple ou un smartphone donnant accès à la navigation sur le Net pour un plus âgé est un bon compromis. Le budget est aussi un critère. Des appareils coûteux peuvent susciter la convoitise donc mettre les enfants en danger.
Un objet à surveiller?Tout est question de confiance. Pour Patricia Maillet, si l’on décide de fournir un natel à son ado, il ne faut «surtout pas le surveiller en cachette. Pour les plus jeunes, il est souhaitable d’établir un échange avec eux et de leur apprendre à s’en servir». On leur explique les dangers, comme ceux de l’ordinateur et d’Internet à la maison: ne pas donner son numéro à n’importe qui, avertir un adulte si des images non appropriées arrivent sur leur écran, etc.
Y a-t-il des garde-fous?Pour les opérateurs, si, à la conclusion du contrat, l’adolescent de moins de 16 ans et reconnu comme utilisateur du numéro, les services à valeurs ajoutées et les SMS et MMS à caractère érotique et pornographique sont automatiquement bloqués. Les parents ont aussi la possibilité de faire bloquer l’accès vers les numéros commeçant par 0900, les fonctions MMS et l’accès Internet pour les moins de 18 ans. Enfin, tous les opérateurs proposent des forfaits avec possibilité de fixer une limite de consommation et de contrôler en temps réel sa hauteur via Internet.
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L'association AJPC (jeunesse et parents conseil) est constituée de spécialistes qui assurent une permanence téléphonique avec conseils et appui pour les parents et enfants en situation de conflit. Tél. 027 323 89 23.