Enfant: Faut-il le laisser croire au Père Noël?

 
A l’approche des fêtes, notre cœur de parent hésite entre honnêteté totale vis-à-vis de nos chères
têtes blondes et perpétuation de la magie de Noël.
Déculpabilisez! En matière de Père Noël, mentir est presque expressément recommandé.

par Jennifer Segui http://www.femina.ch

Maman, c’est quoi Noël?
Nul n’est censé l’ignorer: le 25 décembre est avant tout la date anniversaire de la naissance du Christ. Mais, depuis l’après-guerre et une publicité pour une célèbre marque américaine de Cola, ce jour est devenu celui du gros bonhomme rouge. Une fête commerciale pour certains, un moment de magie pour d’autres.

Est-ce le trahir que de lui mentir?
Non, pour le célèbre pédopsychologue français Bruno Bettelheim qui fait référence en matière de relation mythe et enfance et auteur de Pour être des parents acceptables, il est indispensable de laisser nos enfants croire au Père Noël: «Ce qu’il y a de vraiment merveilleux à Noël, mis à part sa signification religieuse, c’est le miracle qui lui permet de faire de la personne déguisée en Père Noël la promesse d’un monde bienveillant et gratifiant.» Don gratuit, amour universel… le tout empreint de magie, voici un cocktail plus qu’adapté à la psychologie des plus petits qui baignent dans l’imaginaire.

A quoi ça sert?
Lapin de Pâques, petite souris ou Père Noël, les petits apprécient cette incursion de la magie dans leur réalité. Développer leur imaginaire les aide à régler leurs conflits intérieurs, dissiper leurs angoisses et évoluer socialement et affectivement. Bruno Bettelheim ajoute: «Si les parents veulent aider leurs enfants à acquérir une saine compréhension de la réalité, ils doivent non seulement lui permettre de conserver ses rêves, mais aussi s’arranger pour que ses fantasmes deviennent réalité à certains moments importants de sa vie.»

Quand faut-il leur dire la vérité?
De manière générale, quand ils commencent à nous poser des questions.
Avant 5 ans: Chez les plus petits, cultivez le mythe. Si, parce qu’un plus grand vient leur dire que le Père
Noël n’existe pas, il vous interroge, restez sur votre position en lui suggérant par exemple: «Lui n’y croit pas, tant pis pour lui, mais toi, et moi, on y croit!» S’il s’étonne, lors d’une virée shopping de voir six Pères Noël dans six endroits différents, évoquez l’existence d’aides indispensables pour soulager le vieil homme.
Entre cinq et six ans: C’est à cet âge qu’en général survient le doute. S’il vous pose la question, testez-le
pour vérifier où en est le cheminement de sa pensée: «Et toi, qu’en penses-tu?». S’il préfère y croire,
abondez en son sens, sinon, expliquez-lui.
A partir d’environ sept ans: L’enfant va arriver dans la phase du simple raisonnement logique: difficile à croire qu’une personne passe par la cheminée ou qu’elle puisse faire le tour du monde en une nuit sur un traîneau. S’il vous pose la question, c’est qu’il a déjà de sérieux doutes. Ne le laissez surtout pas se ridiculiser en étant le seul de sa classe à y croire encore. Expliquez-lui les raisons pour lesquelles vous avez entretenu le mythe. Evoquez vos propres souvenirs d’enfance, montrez-lui des photos. Insistez sur l’importance de cette transmission de génération en génération. Rassurez-le en lui assurant que la fin du Père Noël ne signifie pas la fin des cadeaux de Noël. Enfin, incitez-le à garder le secret auprès des plus petits. Il devrait être fier de devenir lui aussi un des gardiens du mythe.



06/12/2009
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