Aider son enfant à faire le deuil de son chat
La perte d’un animal de compagnie suscite des émotions très fortes chez un enfant. Comment lui dire la vérité et l’accompagner dans son chagrin? Réponses concrètes aux questions que se posent les parents.
Par Elodie Maître-Arnaud www.femina.ch
Comment annoncer la nouvelle à son enfant?
Rien de pire que de cacher la mort de son animal à un enfant. Vouloir le préserver de ce chagrin ne ferait qu’augmenter son angoisse vis-à-vis de la disparition. Ce mensonge risque en outre d’affecter sa confiance en ses parents.
Avant 4-5 ans, les petits ont souvent du mal à comprendre que leur compagnon est mort «pour toujours». Il faut le leur expliquer, en utilisant des termes adaptés à leur âge. Il est préférable d’utiliser le mot «mort» (plutôt que «disparu» ou pire, «endormi»!) afin que l’enfant comprenne bien le caractère irrémédiable de la situation.
Quant à savoir s’il faut lui montrer la dépouille de l’animal…Pour autant qu’elle ne soit pas abîmée, c’est sans doute une «initiation à la mort» dont on peut tirer parti pour l’apprentissage de la vie.
A quelles réactions s’attendre?
L’enfant va en général poser de nombreuses questions sur «l’après». Il convient d’y répondre en fonction de ses convictions et croyances personnelles, sans hésiter à dire que l’on ne sait pas. De nombreux ouvrages peuvent servir de support pour échanger sur le thème de la mort.
L’enfant va également ressentir différentes émotions: tristesse de ne plus jamais revoir son animal ou culpabilité de ne pas avoir pu le «sauver». La mort de son compagnon peut aussi être l’occasion pour lui de pleurer d’autres pertes et de se libérer d’anciens chagrins. S’il n’est pas utile de trop le questionner sur ses sentiments, il est, en revanche, important de lui laisser le droit d’avoir de la peine et de ne pas lui dissimuler ce que l’on ressent soi-même.
Faut-il organiser des «funérailles»?
Les rites sont fondamentaux pour rassurer et apaiser. En général, l’enfant prend un véritable plaisir dans l’organisation des funérailles de son animal. C’est pour lui à la fois un jeu et un moment important de communion avec ceux qui partagent sa peine.
Attention, la loi interdit d’enterrer chez soi les animaux dépassant un certain poids. Dans ce cas, on peut envisager d’enterrer une photo ou d’allumer une bougie. Ce qui compte est d’accomplir un rituel ensemble, quel qu’il soit.
Faut-il adopter un autre animal?
Les parents veulent souvent à tout prix et au plus vite consoler leur enfant. Et lui proposent rapidement une nouvelle adoption. Mais il vaut mieux laisser le temps à l’enfant de pleurer son compagnon et d’accepter le caractère irrémédiable de la séparation. Adopter prématurément un nouvel animal pourrait lui donner l’impression de trahir son ancien ami et le conduire à rejeter le nouveau venu.
Des livres pour parler de la mort
- Nos petits enterrements, Eva Eriksson, Ed. L’Ecole des Loisirs,2009. Cet ouvrage traite avec humour du rôle essentiel des rituels autour de la mort. Dès6 ans.
- Le chien de Max et Lili est mort, Dominique de Saint Mars et Serge Bloch, Ed. Calligram, 2005. Il illustre l’importance de parler et d’agir pour dépasser son sentiment d’impuissance face à la mort d’un être cher. Dès 5 ans.
- Au revoir Blaireau, Susan Varley, Ed. Gallimard, 2001. Pour aider l’enfant à comprendre qu’il doit se souvenir des bons moments, au-delà de la tristesse liée à la séparation. Dès4 ans.
Merci à Alix Noble Burnand, thanatologue à Lausanne, pour son expertise. De nombreux ouvrages sur la mort peuvent être consultés librement dans sa bibliothèque.
Côté administratif
Sur le site de l’Office vétérinaire fédéral, vous trouverez les infos nécessaires sur les démarches à effectuer en tant que propriétaire de chien, notamment. Outre les infos sur la nouvelle législation en matière de protection animale (www.monanimaljenprendssoin.ch et www.bvet.admin.ch), le site de la base de données ANIS, www.anis.ch, qui enregistre les chiens via leur puce électronique, informe sur les démarches à suivre en cas de décès à annoncer dans les 10 jours.